Swing Time, Zadie Smith

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It was the first day of my humiliation. Put on a plane, sent back home, to England, set in a temporary rental in Saint John’s Wood.

En l’honneur du mois anglais de Lou et Cryssilda, un roman que j’ai découvert absolument par hasard (merci la FNAC) sur une Angleterre qu’on ignore bien souvent, bien loin de la campagne des Cotswolds, ou de l’Angleterre victorienne.

L’histoire non chronologique de deux filles anglaises, des années 1980 aux années 2000. Deux petites qui se rencontrent au cours de ballet de la paroisse, attirées l’une vers l’autre par la couleur de peau qu’elles partagent (« as if one piece of tan material had been cut to make us both »), l’une de père anglais et de mère jamaïcaine, l’autre de mère anglaise et de père absent, et de fait de mondes quasiment opposés.

La narratrice, élevée dans une famille « unie » par une mère ultra féministe convaincue, qui veut que sa fille progresse dans la vie et qui ne se résout pas à être qu’une mère au foyer, et un père aimant, légèrement dépassé par cette mère si passionnée par les questions sociales, cette mère qui ne rêve que d’étirer ses propres ailes.

Tracey, élevée par sa mère célibataire, considérée comme vulgaire par la mère de la narratrice (en tennis et joggings rose velours à paillettes), une mère qui n’a pas d’autres aspirations pour sa fille que de la voir danser, en attendant que son mari / compagnon sorte de son énième séjour de prison.

Malgré l’amitié d’apparence  indestructible des enfants, les parcours de ces deux jeunes filles vont se séparer, sur un fond d’années 1990, de problématiques diverses et variées, que le livre explore de façon non chronologique, du parcours professionnel unique de la narratrice, devenue l’assistante personnelle d’une star planétaire (que je soupçonne être inspirée de Madonna) aux souvenirs de l’enfance, de l’adolescence.

Zadie Smith porte un regard acéré sur le monde très spécifique des immigrés caribéens en Angleterre dans les années 1980 (roman du coup très intéressant dans le contexte des nouveaux débats autour du Windrush). Un monde malgré tout de l’entre-soi, où les gens habitent dans les logements sociaux et sont ou non allocataires des minimas sociaux.

a matter of pride for my mother, an outrage for Tracey’s: she had tried many times – and failed- to ‘get on the disability’

Un monde où la famille de la narratrice détonne, tant par le fait d’avoir un père « blanc » et présent que par la combativité de sa mère pour s’en sortir et devenir de fait députée.

She had a terrific instinct for middle-class mores.

Mais ce livre ne se cantonne pas aux quartiers spécifiques de l’est londonien, Zadie Smith nous entraîne également aux Etats-Unis, et en Afrique de l’ouest, pour des projets humanitaires….. où, sans mauvais jeux de mots, rien n’est jamais noir ou blanc.

 

Bref, un très bon livre, que je vous conseille!

6 commentaires sur “Swing Time, Zadie Smith

  1. Merci pour cet avis : je souhaite terminer Ceux du Nord Ouest d’elle (je l’avais commencé mais trouvé très particulier mais bon, je pense que ce n’était pas le bon moment donc bien envie de le réessayer) et je note celui-ci !

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