Tan veloz como el deseo, Laura Esquivel

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Ce roman de Laura Esquivel est une délicate ode à l’amour dans tout ce qu’il a de plus concret. C’est Lluvia, une femme de 50 ans qui s’occupe avec dévouement de son père âgé et en fin de vie, et qui ne renonce pas. Jubilo est âgé, aveugle et a du mal à parler… Mais ce récit est également entrelacé de l’histoire de Jubilo et Lucha, les parents de Lluvia, de leur plus tendre jeunesse jusqu’à la séparation que Lluvia n’a jamais trop compris. Un amour qui permet de visiter le Mexique des années 1940 – 1950, un Mexique de petits villages et d’une très grande ville, de pauvreté, de corruption, d’amitié et de sens de la famille.

J’aime beaucoup Laura Esquivel, très connue pour son livre Chocolat Amer (Como Agua para el Chocolate). Il y a dans ses récits une forte sensibilité et une grande élégance du style. Ses deux personnages sont l’un et l’autre fortement sympathiques  pour le lecteur. Jubilo est un heureux caractère, aux origines modestes, à la croisée entre deux cultures, la culture maya de sa grand-mère et celle plus « espagnole » de sa mère . Il a pour don de ressentir les messages cachés dans les paroles et actes d’autrui, ce qui le conduit à chercher le bien pour tous. Lucha, ou plutôt Luz Maria, est fille de bonne famille de la grande ville, habituée à ne jamais manquer qui découvre à travers son mariage un univers inconnu, celui non pas du manque mais d’un mariage d’amour… et d’eau fraîche. Ensemble ils parcourent les villages du Mexique en manque de télégraphistes.

Mais il y a  aussi Lluvia, qui malgré ses cinquante ans, fera tous les efforts nécessaires pour pouvoir communiquer avec son père et comprendre ce qu’elle croit être le désamour de ses parents. Lluvia qui monologue l’incipit touchant de ce livre :

Querido papi, no sabes lo que yo diera por poder iluminar tu camino. Por ayudarte en este tránsito como tú me ayudaste en mi llegada a este mundo, ¿te acuerdas? De haber sabido que tu tierno abrazo me sostendría, no me habría tardado tanto en nacer.

[…]

Así que marcha en paz. Aquí sólo dejas buenos recuerdos. Que las palabras te acompañen. Que las voces de todos aquellos que te conocieron resuenen en el espacio. Que te abran camino. Que sean ellas las voceras, las mediadoras, las que hablen por ti. Las que anuncien la llegada del padre  amoroso, del telegrafista, del contador de historias, del de la carita sonriente.

(Traduction personnelle)

Cher papa, tu ne peux pas savoir ce que je donnerais pour pouvoir illuminer ton chemin. Pour pouvoir t’aider à cette transition, tout comme tu m’as aidé lors de mon arrivée sur cette terre. T’en souviens-tu ? Si j’avais su que tes bras affectueux me soutiendraient, je n’aurais pas mis si longtemps à naïtre.

[…]

Allez, pars en paix. Ici tu ne laisses que des bons souvenirs. Que les mots t’accompagnent. Que les voix de tous ceux qui t’ont connu résonnent dans l’espace. Qu’elles t’ouvrent le chemin. Qu’elles soient le porte-parole, les médiatrices, celles qui te défendront. Celles qui annonceront l’arrivée du père aimant, du télégraphiste, du conteur d’histoires, de celui au visage souriant.

Et pour les hispanophones, un extrait non traduit.. pour donner envie!

Una pareja se distinguía entre todas las demás, la formada por Júbilo y su esposa. Júbilo vestía un traje de lino blanco y Luz María, su esposa, un vestido de organza, igual de blanco. El color de sus ropas contrastaba con el tono bronceado de sus pieles. Tenían un mes de acudir a diario a la playa y se les notaba. El calor del sol, acumulado en el interior de sus cuerpos, se escapaba en emanaciones de ardor, de pasión, de cachondería. Luz María, mejor conocida como Lucha, movía las caderas

suavemente, pero la sensibilidad que Júbilo poseía, provocaba que su mano amplificara el movimiento y lo percibiera como el de una ola efervescente, caliente, jaranera y disoluta, que aumentaba la temperatura de todo su cuerpo. Los dedos de Júbilo, acostumbrados a transmitir mensajes telegráficos a una velocidad extraordinaria, parecían reposar inocentemente sobre el nacimiento de la espalda de su mujer, pero no estaban inactivos, registraban en todo momento el movimiento, la fiebre, el deseo escondido bajo la piel.

4 commentaires sur “Tan veloz como el deseo, Laura Esquivel

  1. J’adore ! Tu en parles très bien. C’est vrai qu’on ne parle de Laura Esquivel que pour évoquer son best-seller « Chocolat amer », mais il semblerait qu’elle ait écrit d’autres petits joyaux 😉
    Dis donc, tu pourrais te faire traductrice de romans toi ! Tes traductions sont au top !
    Et Lluvia (ce prénom !), elle trouve l’amour elle aussi ? 😉

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    1. Merci!! En fait j’avais lu ce livre (d’une traite) il y a quelques années… et du coup pour le challenge, je l’ai relu récemment…. et j’ai toujours autant aimé!

      Et merci pour les traductions! 🙂

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