Atelier d’écriture 243

Petite incartade dans les ateliers de Leiloona 

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Baignade non surveillée. D’après sa mère, les premiers mots qu’il avait lu à voix haute, à force de passer devant chaque jour, tout l’été, il avait réussi à déchiffrer le panneau et le répétait à qui voulait l’entendre « Bai-gnade non sur-veil-lée! Ça veut dire qu’il n’y a pas de maître nageur!! » Eux allaient un peu plus loin, sur une plage plus « comme il faut », où les familles s’alignaient consciencieusement sur le sable, sous le regard bienveillant des quelques adolescents sportifs du village, que la mairie recrutait en tant que maître nageurs pour la tranquillité d’esprit de tous..

L’enfant grandissait. Quelques années déjà depuis ces premières lectures ânonnées, désormais il renâclait à l’idée de s’entasser encore et toujours sur la même plage légèrement sur-bondée. Mais enfin, maman, il n’y a que des bébés là-bas, tu comprends, je ne peux jamais jouer au ballon sans que ça rebondisse sur le ventre de quelqu’un.. Mais la mère ne cédait pas, le petit dernier était trop jeune, les vagues un peu trop fortes. Oui mon chéri, je sais que tu sais nager, mais non, pas sans surveillance, on parle de courants un peu puissants. Chaque sortie à la plage devenait source de tensions, de voix haussées, de portes qui claquent.

Baignade non surveillée. L’enfant se rebellait. Sa lampe frontale sur le front, il s’était enfui de la maison le plus silencieusement possible. Il connaissait bien le chemin. Il rentra dans l’eau….

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